Bujumbura dénonce une propagande de Kigali visant à camoufler « le véritable problème » entre les deux pays

La hache de guerre est loin d’être enterrée entre le Rwanda et le Burundi. L’administration Ndayishimiye vient de réagir au dernier communiqué de Kigali qui l’accuse « d’inciter les jeunes rwandais à renverser le régime Kagame ».

Selon le secrétaire général de l’Etat burundais, Jérôme Niyonzima, ces allégations constituent une propagande qui vise à distraire l’opinion afin de « camoufler le véritable problème » qui existe entre lui et son voisin naturel, le Rwanda.

Dans sa réaction de ce mardi 23 janvier, Bujumbura est revenu sur la nature et le but des assises organisées le 21 janvier à Kinshasa, auxquelles le Président Evariste Ndayishimiye a participé, en marge de son séjour à l’investiture de son l’homologue, Félix Tshisekedi.

« Le Champion de l’Union Africaine pour l’agenda Jeunesse, Paix et Sécurité, répondant à la préoccupation soumise à son intention sur la non-participation des jeunes Rwandais dans les rencontres régionales, s’est engagé à organiser un cadre d’échanges pour les jeunes et a lancé un appel à leur participation inclusive, conformément à sa noble mission de promouvoir l’épanouissement de la jeunesse africaine », a argué le gouvernement burundais.

À en croire l’administration Ndayishimiye, ces allégations constituent une « propagande » du gouvernement rwandais qui vise à distraire l’opinion nationale et internationale.

« Le gouvernement du Burundi réfute ces allégations et tient à porter à la connaissance de l’opinion nationale et internationale que ces dernières sont une œuvre des esprits mal intentionnés qui propagent un miasme de désinformation qui isole du contexte les propos de S.E Evariste Ndayishimiye », lit-on dans ce communiqué.

Le regain de tension entre Kigali et Bujumbura

Dans ce même registre, le Burundi déplore les recrutements des réfugiés au Camp de Mahama, situé dans le district de Kirehe, dans la province Orientale du Rwanda, près de la rivière Kagera, pour être enrôlés dans le groupe terroriste Red Tabara, en connivence avec le gouvernement rwandais

« Le gouvernement du Burundi prend à témoin la communauté internationale sur tous ces actes d’agression répétitifs orchestrés par le gouvernement Rwandais contre le Burundi, en violation des principes de bon voisinage; et n’attend du gouvernement Rwandais que l’extradition des putschistes de 2015, cerveau du groupe terroriste Red Tabara », a ajouté le communiqué.

Bujumbura regrette qu’en dépit des efforts diplomatiques consentis depuis octobre 2020, le gouvernement rwandais n’a jamais honoré l’engagement pris d’extrader les putschistes de 2015.

« Cette attitude viole les prescrits de la Charte de l’Union africaine et de l’Accord-Cadre pour la paix, la sécurité et la coopération pour la RDC et la région », a conclu le communiqué.

Le Président burundais avait accusé Paul Kagame, de soutenir le groupe armé Red-Tabara, responsable d’une attaque meurtrière à Gatumba à l’ouest de la province de Bujumbura qui jouxte l’est de la RDC.

D’après le gouvernement burundais, au moins 20 personnes dont 12 enfants ont été tuées lors de cette attaque revendiquée le lendemain par Red-Tabara. Des allégations qui ont été toujours rejetées par Kigali.

Suite à ces tensions, le Burundi a fermé ses frontières terrestres avec le Rwanda le 11 janvier. Martin Ninteretse, ministre burundais de l’Intérieur, avait justifié cette mesure par le « mauvais voisinage de Paul Kagame ».

Silas MUNGINDA

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