Réagissant au discours du Président burundais, Évariste Ndayishimiye, devant la jeunesse congolaise au lendemain de l’investiture de son homologue congolais, Félix Tshisekedi, le gouvernement rwandais dénonce une sortie médiatique « incendiaire » dont l’objectif serait « d’inciter la jeunesse à renverser le régime loyalement établi ».
Le gouvernement rwandais affirme que le Président Ndayishimiye a formulé ces allégations « infondées et incendiaires visant à diviser les rwandais, mettant en danger la paix dans la région des Grands Lacs ».
Lors de son échange avec la jeunesse congolaise, le Président burundais a démontré les intentions de son gouvernement de faire la paix avec son voisin, le Rwanda. Il a cependant, accusé le Rwanda de financer et de fournir la formation au groupe armé Red Tabara, responsable d’une attaque qui avait coûté la vie à 20 personnes à Gatumba. Sans tergiverser, Evariste Ndayishimiye a précisé que «l’état-major général de Red Tabara est bel et bien au Rwanda et les autorités rwandaises ne le nient pas » .
« Ils nous promettaient toujours de nous les remettre pendant les deux ans de négociation. Il a démontré qu’il est menteur », a-t-il fait savoir précisant que la lutte va continuer jusqu’à ce que le peuple rwandais commence aussi à se faire pression.
« Je sais que les jeunes rwandais ne peuvent pas accepter d’être des prisonniers dans la région », a-t-il argué.
Rebondissant sur les propos du Président Ndayishimiye, Kigali estime que les rwandais ont travaillé avec diligence pour renforcer l’unité et favoriser le développement de leur pays.
« Pour quiconque tente de miner ce progrès en appelant les jeunes Rwandais à renverser leur gouvernement, c’est préoccupant », indiquent les autorités rwandaises.
Depuis quelques mois, la tension diplomatique est montée d’un cran entre le Rwanda et le Burundi. Bujumbura a d’ailleurs fermé ses frontières terrestres avec le Rwanda dénonçant le comportement « belliqueux » de Kigali.