Affaire Mwangachuchu: le Conseil des barreau européen saisit Kinshasa sur l’arrestation d’un bâtonnier à Goma

Le Conseil des barreaux européens (CCBE) qui représente les barreaux de 46 pays, soit plus d’un million d’avocats européens a, à travers son comité Droits humains, saisit le Président de la République Démocratique du Congo sur l’interpellation du bâtonnier honoraire Joseph Sanane Chiko dans l’affaire du député Edouard Mwangachuchu.

Selon cette lettre dont une copie est parvenue à POLITICO.CD, cette structure rappelle que le bâtonnier honoraire du barreau du Nord- Kivu, Joseph Sanane Chiko a été interpellé depuis le vendredi 3 mars 2023 et mis aux arrêts par le Bureau de Renseignements Militaires (T2) à Goma.

« Il semble toutefois que les griefs retenus contre lui restent cependant inconnus », ajoute le CCBE qui indique que « le barreau du Nord-Kivu a tenté à plusieurs reprises d’obtenir une audience avec les autorités qui le détiennent afin de connaître les griefs retenus à l’encontre de son bâtonnier. Toutefois, ces demandes n’ont pas été accordées ».

« Néanmoins, il semblerait que les griefs probables mis à la charge de son bâtonnier sont d’avoir diffusé un communiqué engageant sa cliente, la Société Minière de Bisunzu, dont le répondant statutaire est le parlementaire Édouard Mwangachuchu Hizi, qui lui-même sous le coup de poursuites judiciaires, n’impliquant nullement l’avocat-conseil de la susdite société en la personne du bâtonnier Joseph Sanane Chiko », explique cette lettre.

Dans ce contexte, lit-on, le CCBE dit attirer l’attention du Président de la République sur les principes de base de l’Organisation des Nations Unies relatifs au rôle du barreau, et en particulier sur les principes 16, 17 et 18 relatifs aux garanties liées à l’exercice de la profession d’avocat et le principe 23 relatif à liberté d’expression et d’association.

Le CCBE exhorte le président de la République à faire tout ce qui est à son pouvoir afin de rétablir la liberté de Maître Joseph Sanane Chiko « étant donné que son arrestation semble uniquement reposer sur ses activités légitimes en tant qu’avocat ».

Ce Conseil rappelle le fait que tous les avocats doivent exercer leurs fonctions professionnelles « sans crainte de représailles, d’entraves, d’intimidation ou de harcèlement » afin de préserver l’indépendance et l’intégrité de l’administration de la justice et l’état de droit.

Merveilles Kiro

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