Agression dans l’Est : Kagame et Kenyatta optent de convaincre les M23 au « cessez-le-feu » et de leur retrait de zones occupées

D’après un communiqué final ayant sanctionné sa brève mission dans la région troublée de l’Est de la RDC, Uhuru Kenyatta, qui a palpé du doigt les réalités désastreuses causées par la guerre d’agression camouflée par les M23, accusé d’être soutenus par Kigali, affirme avoir tenu une discussion téléphonique avec le président Rwandais, Paul Kagame, sur la situation sécuritaire et humanitaire de l’Est.

Dans leurs échanges, le président honoraire du Kenya et facilitateur de l’EAC dans le processus de Nairobi, révèle que Kagame a manifesté son accord pour l’accompagner notamment à sensibiliser les terroristes du M23 à un cessez-le-feu, mais aussi, de se retirer des zones déjà occupées.

« Le président Kenyatta, en discussion avec le président Kagame, a convenu de la nécessité d’un cessez-le-feu immédiat et le président Kagame a également accepté d’aider le facilitateur de l’EAC à exhorter le M23 à cesser le feu et à se retirer des territoires capturés conformément à la proposition faite par les chefs de défense régionaux lors de leur réunion à Bujumbura », lit-on dans ce communiqué publié par l’EAC, dont une copie est parvenue à POLITICO.CD

À en croire la même correspondance, le facilitateur de l’EAC, Uhuru Kenyatta a informé le président Kagame de son voyage à Goma et de la situation « époustouflante » dont il a été témoin dans le camp de déplacés internes. Kagame et son ancien homologue se sont montrés d’accords à mettre en place les recommandations des chefs de défense de l’EAC.

« Ils sont d’accord sur la nécessité de mettre en œuvre et d’adopter les recommandations des chefs de défense de l’EAC, et en particulier sur la nécessité pour la force régionale de prendre immédiatement en charge et de sécuriser les zones récemment capturées par le M23 dans la région du nord-kivu et assurer la paix, la stabilité et la sécurité des civils dans la région », poursuit-on.

Difficile situation humanitaire

La situation humanitaire est alarmante au Nord-Kivu, a reconnu l’ancien président Kenyan. Dans la même foulée, Uhuru Kenyatta a échangé au téléphone avec le secrétaire général des Nations-Unies, Antonio Guterres, notamment pour discuter sur la nécessité de renforcer l’aide humanitaire aux personnes déplacées dans les provinces de l’Ituri, du Sud-Kivu et du Nord-Kivu, de l’Est de la RDC.

Par la suite, le facilitateur de l’EAC a initié des appels avec le président Ndayishimiye du Burundi et le Président Tshisekedi de la RDC, pour fournir une mise à jour de ses conversations avec le président Paul Kagame et le SG de l’ONU, Antonio Guterres, auxquels, confie-t-on, ont été d’accord sur « la nécessité de cesser les hostilités et le renforcement des efforts humanitaires dans les régions ».

« Le Président Ndayishimiye et le Président Tshisekedi ont également déclaré au facilitateur de l’EAC, la nécessité de demander aux Nations-Unies d’assister à la vérification et au rapatriement des réfugiés de la RDC au Rwanda et en Ouganda », rapporte la même source.

Par ailleurs, Tshisekedi et Ndayishimiye ont également convenu de participer à Luanda 2, dans la semaine à venir qui se tiendra à Luanda, en Angola, pour discuter entre d’autres questions sur les modalités des opérations de sécurité, la situation humanitaire dans l’est de la RDC et œuvrer vers une cessation définitive des hostilités et l’établissement d’une feuille de route pour une solution politique aux problèmes de l’Est de la RDC, conformément aux principes énoncés dans le processus de Nairobi.

Il sied de noter que Kinshasa qui se montre de plus en plus retissant au dialogue avec les terroristes a posé plusieurs préalables avant d’aller à nouveau à Nairobi. Le gouvernement congolais veut d’abord le retrait définitif et sans condition du M23 de régions conquises.

Serge SINDANI

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