RDC : L’OSEC et le CSAC s’accordent pour assainir le milieu religieux

Du 16 au 18 septembre de cette année, Kinshasa a accueilli une formation d’envergure réunissant 400 leaders religieux. Cet atelier de trois jours, organisé par l’Organe supérieur épiscopale du Congo (OSEC), visait à renforcer l’éthique et la déontologie dans le secteur religieux du pays.

Dans son discours de clôture, le président général et « grand chancelier » de l’OSEC, Léonard Matebwe, a annoncé une prochaine session de formations en collaboration avec le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel et de la Communication (CSAC). À l’en croire, cette initiative vise à encadrer les discours des leaders religieux dans les médias et à promouvoir des pratiques conformes à l’éthique et à la déontologie religieuses.

« Nous devons saisir cette occasion, car un homme de Dieu doit être correct dans ses pensées et dans ses paroles. C’est la raison pour laquelle, avec le CSAC, nous avons convenu d’inviter toutes les chaînes chrétiennes et d’organiser une formation pour mettre de l’ordre », a-t-il expliqué.

L’archevêque Matebwe a dénoncé les dérapages observés dans certains médias chrétiens, où des propos jugés inappropriés sont parfois tenus à l’encontre du gouvernement, du chef de l’État ou même entre leaders religieux. Selon lui, cette situation menace la cohésion sociale et la paix, d’où la nécessité d’un cadre plus strict pour réguler les interventions publiques des serviteurs de Dieu.

Pour renforcer cette initiative, des sanctions sont prévues pour les responsables religieux qui ne respecteront pas les nouvelles règles de conduite. « Il ne faut pas que les hommes de Dieu disent n’importe quoi dans les médias, qu’ils s’attaquent au gouvernement, au chef de l’État ou entre eux. Nous avons besoin de paix. Après cette formation, celui qui agira de manière contraire sera exposé à des sanctions », a averti l’archevêque Léonard Matebwe.

De plus, de la formation à l’intention des hommes de Dieu, en collaboration avec le CSAC, cette organisation envisage également de convier les chaînes de télévision « chrétiennes » à une séance de travail.

« Recommencer pour mieux faire »

Dans son intervention, le vice-président général de l’OSEC, Jacques Kambala Tshilombo, a encouragé les leaders religieux à se réinventer. Il a insisté sur l’importance de tirer des leçons des erreurs passées et de saisir l’opportunité de recommencer. Pour lui, Dieu est le « champion du recommencement », et il est essentiel que l’Église reflète cette capacité à se renouveler pour mieux servir la communauté.

Aussi, a-t-il souligné la nécessité d’adopter une approche managériale pour renforcer l’implication des églises dans le développement économique. Il a plaidé pour que les églises jouent un rôle dans la création de PME, en particulier dans les zones rurales, afin de résoudre les problèmes de chômage et de promouvoir l’autosuffisance des communautés.

« Je crois à une Église qui crée des emplois, je crois à une Église qui apporte des solutions que les politiques ne peuvent offrir », a-t-il affirmé.

Les participants, comprenant des évêques, des pasteurs et des imams venus de Kinshasa et des provinces, ont été sensibilisés à divers thèmes. Parmi les sujets abordés figuraient « quel sacerdoce pour une harmonie sociale », « le sacerdoce et l’état : droits et devoirs de chacun » et « l’Osec, un outil sacerdotal pour un partenariat solide avec l’état ».

La formation s’inscrit dans le cadre des réformes initiées par le président Félix Tshisekedi et le ministre de la Justice, avec pour objectif principal le changement des mentalités au sein de la communauté religieuse.

Pour un secteur religieux plus éthique

L’OSEC, fondée comme organe de régulation et d’interface dans le domaine ecclésiastique, vise à éradiquer les anti-valeurs qui gangrènent le secteur religieux en République Démocratique du Congo. Elle joue un rôle important depuis son lancement dans la moralisation des pratiques religieuses et le renforcement des liens entre l’Église et l’État.

À travers ces actions futures, l’organisation espère instaurer une nouvelle ère de responsabilité chez les serviteurs de Dieu et garantir que leur influence dans la société soit porteuse de paix, de développement et d’harmonie sociale.

Ézéchiel TM

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