En marge de la journée nationale d’hommages aux victimes des violences sexuelles liées aux conflits et crimes contre la paix et la sécurité de l’humanité célébrée le 2 août, à laquelle ont pris part le Président de la République, la Première Dame et le Ministre des Droits Humains, des témoignages poignants de victimes d’atrocités ont motivé les responsables du FONAREV à agir vite pour une action pérenne en leur faveur.
D’après son Directeur général, Lucien Lundula, la RDC longtemps considérée comme capitale mondiale du viol à cause de son utilisation comme arme de guerre, devient la capitale mondiale des réparations.
Dans un communiqué, il a demandé que la question des réparations soit une urgence nationale pour laquelle la contribution de tout un chacun est impérativement attendue pour instaurer la paix durable.
Il est d’avis que le fonds incarne la solidarité de toute une nation, de tout un pays qui se mobilise pour offrir aux victimes un secours et leur permettre de connaître la vérité, d’être reconnues, de recouvrer leurs droits et d’obtenir des garanties de non-répétition.
Cette solidarité, selon lui, se traduit par la place importante qu’occupent les victimes dans l’écosystème autour du fonds.
Les regrets du Chef de l’État aux victimes
Selon le FONAREV, le Président de la République a exprimé ses regrets aux victimes en raison des préjudices qu’elles ont subis.
«Plus jamais vous ne serez seules», a rassuré le Président de la République, Félix Tshisekedi tout en les invitant à puiser la force dans le livre d’Ésaïe, 60:1: «Lève-toi, sois éclairée, car ta lumière arrive, Et la gloire de l’Éternel se lève sur toi».
Il a également renouvelé son engagement à assurer la protection et la réparation des victimes en invitant le gouvernement à mobiliser sans délai les ressources indispensables au fonctionnement du FONAREV. Aussi, il a insisté que l’action de la réparation doit être perceptible par les victimes.
«Pas de tergiversation dans l’opérationalisation du FONAREV. Je prends l’engagement d’y veiller personnellement », a-t-il martelé.
En outre, il a salué les experts scientifiques et sociaux qui ont contribué à la mise en place du FONAREV qui va apporter un espoir aux survivants de toutes les atrocités que le pays a connues depuis plus de trois décennies.
«Mention spéciale à sa chère épouse, Denise Nyakeru Tshisekedi qui partage cette vision pour laquelle elle s’est impliquée à travers de multiples plaidoyers depuis plusieurs mois», a indiqué le FONAREV dans son communiqué.
Une bonne justice pour rencontrer les attentes des victimes des violences sexuelles
Pour sa part, le Ministre des Droits Humains, Albert Fabrice Puela a fait savoir que le processus de réparation et d’indemnisation des victimes n’est ni l’affaire du Président de la République et moins encore du FONAREV.
Selon lui, en effet, c’est une affaire qui concerne tout le monde. Il a salué la promulgation de la loi sur la réparation des victimes, promulguée par le Chef de l’État «qui fait du respect des droits humains son cheval de bataille».
À l’en croire, à côté de la réparation, il y a la justice. D’après lui, il faut une bonne justice afin de rencontrer les attentes des victimes des violences sexuelles.
Aussi, il a salué l’engagement de la Première Dame de la République depuis le début de ce processus jusqu’à la mise en place du FONAREV qui est une institution qui va faire la différence dans la prise en charge des victimes.
«Le FONAREV va permettre aux victimes de retrouver la fierté d’appartenir à un pays qui travaille pour le respect des droits Humains», a-t-il fait remarquer.
La Première journée nationale d’hommages aux victimes des violences sexuelles liées aux conflits et crimes contre la paix et la sécurité de l’humanité ( GENOCOST) a eu lieu ce mercredi 02 août 2023.
Elle a été marquée par deux temps forts à savoir:
- L’ouverture du mémorial en hommage aux victimes dans quelques grandes villes du pays où sont issus la plupart des victimes de conflits, notamment de Bunia, Goma, Matadi, kananga, kisangani et Kinshasa. Le couple présidentiel s’est incliné devant la mémoire des victimes sur la place des évolués à Kinshasa. Ensuite le Président et la Première Dame ont visité une exposition en plein air dédiée aux victimes.
Une autre cérémonie solennelle a constitué le deuxième temps fort de la journée. Elle était marquée par des témoignages poignants de deux victimes d’atrocités innommables et de différents discours dont celui du Chef de l’État actant de lancement officiel de la journée du Genocost.
Christian Okende
