RDC: « Nous sommes dans une guerre médiatique, il y a lieu de nous interroger sur le rôle qui doit être le nôtre » (Patrick Muyaya aux journalistes)

En marge de la célébration de la journée mondiale contre l’impunité des crimes commis contre les journalistes organisée par l’ONG de défense de droits de journalistes, JED( Journalistes en danger), le ministre de la communication et médias, Patrick Muyaya a rappelé le contexte de guerre médiatique auquel le pays fait face à la suite de l’agression du pays par le tandem RDF-M23.

Dans sa prise de parole, le ministre des Médias a insisté sur le rôle et devoir du journaliste en cette période.

« C’est toujours bien d’avoir l’évaluation car JED est comme notre thermomètre de ce qui se fait. Mais il y a des points pour lesquels j’ai émis des réserves parceque globalement la situation de journalistes est en évolution. Vous vous souvenez qu’en début d’année, nous avons eu à organiser les états généraux de la communication et médias. Et la recommandation principale était la nouvelle loi. La loi étant élaborée; elle est au parlement et fera l’objet de discussions. Mais malheureusement il y a encore de cas qui touchent à la liberté de la presse non seulement ici mais principalement dans l’est dans les zones à problème », a expliqué Patrick Muyaya tout en rappelant l’engagement du gouvernement à défendre les professionnels des médias.

Dans cette optique, Patrick Muyaya a rappelé que le Chef de l’Etat avait promis de ne pas aliéner l’indépendance de journalistes. Dans ce cadre, le ministre a annoncé la réactivation du mécanisme qui existe avec JED, afin s’assurer de suivre de manière étroite chaque cas répertorié de journalistes stigmatisés ou attaqués pour tel ou autre cas.

Par ailleurs, il a préconisé la nécessité pour les journalistes de travailler en connaissance du contexte actuel et en tenant compte de la nécessité de rester professionnel à chaque occasion.

« Nous sommes dans une guerre médiatique. Il y a lieu de nous interroger sur le rôle qui doit être le nôtre. Le journaliste lui-même doit être responsable de sa propre sécurité », a-t-il insisté.

Concernant le rapport présenté en ce jour de commémoration de la journée mondiale contre l’impunité des crimes commis contre les journalistes, JED a recensé 124 cas d’attaques diverses contre les journalistes et les médias dont 49 journalistes menacés ; 37 journalistes arrêtés ; 18 journalistes agressés ; 17 radios ou émissions interdites; 2 journalistes enlevés et 1 journaliste tué.

Ces chiffres sont en augmentation par rapport à l’année 2021 où JED avait compté 110 cas et 116 cas en 2020.

Pour cette structure, 4 ans après l’avènement du nouveau régime de Félix Tshisekedi au pouvoir, et à une année des nouvelles élections annoncées pour marquer la fin de son premier mandat, la situation actuelle de la presse au Congo n’est ni meilleure, ni pire que ce qu’elle a toujours été c’est-à-dire une liberté́ de la presse fragile.

« Sous Joseph Kabila, on tuait des journalistes ; on fermait des médias ; on coupait l’internet…Sous Félix Tshisekedi, c’est le journalisme qui se meurt…», peut-on lire dans ce rapport.

Dans son rapport, JED a indiqué que plusieurs facteurs mettent en mal la liberté de l’information en RDC. Il s’agit notamment; de l’environnement politique et sécuritaire marqué par des conflits armés à l’Est du pays, de l’existence d’une loi sur la presse répressive et vieille de plus de deux décennies qui criminalise les délits de presse et prévoit des lourdes peines d’emprisonnement des journalistes.

Carmel NDEO

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