Des mouvements de retour des populations s’observent depuis le début du mois en cours, dans la chefferie de Basili et Boga dans le territoire d’Irumu et dans le territoire voisin de Djugu, les autorités provinciales encouragent le retour volontaire des populations déplacées de Bambou, province de l’Ituri.
Suite aux attaques successives dans la région, ces déplacés avaient fui les atrocités des groupes armés. Ce retour est consécutif à un réelle accalmie constatée ces dernières semaines dans ces localités.
Cependant, Médecins Sans Frontières (MSF) indique que malgré l’accalmie, un cycle de violence amené à se répéter dans la province de l’Ituri. Car, souligne le coordonnateur de MSF à Drodo, Davide Occhipinti : « Les communautés qui s’affrontent dans la région ont été délaissées depuis trop longtemps et nous ne réglerons par leurs différends avec des pansements et des médicaments ».
Ainsi, il pense « qu’il est nécessaire que l’Etat congolais et ses partenaires internationaux prennent leurs responsabilités pour inverser la dynamique de ce cercle vicieux qui conduit à toujours plus de morts, de blessés, et de déplacés ».
Par ailleurs, il précise que, « bien que certains commencent à reprendre le chemin de leur foyer au vu de la fragile mais néanmoins réelle accalmie constatée ces dernières semaines, les besoins restent élevés et les accès réduits ». Il dit par exemple qu’ils ne ne pourrons pas suivre ces personnes à Drodro si la sécurité n’y est pas assurée pour le personnel de santé.
De son côté, la société civile de l’Ituri juge ce retour prématuré, compte tenu de la situation sécuritaire toujours volatile dans la région, « la paix n’est pas encore effective et la sécurité des personnes est loin d’être garantie par les forces de sécurités congolaises ».
Dieudonné Lossa, coordonnateur de la société civile, craint que ces populations retournées ne soient à nouveau victimes des attaques des rebelles.
Pendant ce temps, les opérations militaires sont toujours en cours dans ces deux territoires.
Quant au gouvernement, il diversifie les mécanismes pour renforcer le processus de paix en Ituri. C’est notamment le cas avec le programme DDRC-S ou encore la mission de la Task force.
