Imbroglio sur le rapatriement en RDC de six Rwandais jugés pour génocide

Lorsque la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda sont évoqués dans un récit, on le sait, l’histoire finit toujours sur une note désagréable, depuis que les relations entre les deux pays voisins sont parties en vrille il y a de cela près de trois ans.

Mais cela se passe, cette fois-ci, loin du Nord-Kivu, province de la partie orientale de la RDC où le groupe terroriste du Mouvement du 23 mars (M23) sponsorisé par l’armée rwandaise sème la terreur et la mort. La bataille a lieu loin de deux pays en froid, elle vient du Sahel, dans le Niger plus précisément.

“Petit gourou”, l’émissaire spécial du président Tshisekedi ?

Selon Jeune Afrique, qui en décrit un tableau digne d’« une partie de poker menteur», un imbroglio règne entre Kinshasa, Kigali, Niamey et l’ONU (Organisation des Nations unies). « La RDC a-t-elle vraiment proposé d’accueillir six Rwandais jugés pour génocide ? », a titré ce jeudi le magazine qui couvre l’actualité du continent africain.

Les six Rwandais sont jusqu’ici installés au Niger et sont anciennement jugés pour génocide. Mais au cœur de cet embrouillamini, il y a Ali Illiassou Dicko alias « petit gourou », un émissaire nigérien qui aurait obtenu un mandat spécial du président congolais Félix Tshisekedi pour accueillir ces six Rwandais sur le sol congolais. L’embrouille va de la fuite, sur la toile, du mandat de petit gourou jugé spécial. Ce qui a embarrassé les relations diplomatiques, concourant à faire gagner de la place au mystère.

Parmi ces ressortissants rwandais, il y avait Protais Zigiranyurazo, qui n’est rien d’autre que le frère d’Agathe Habyarimana – la veuve du président assassiné le 6 avril 1994. Zigiranyaruzo a été condamné par le TPIR à vingt ans de prison en 2008 avant d’être acquitté l’année suivante. Il y avait aussi Alphonse Nteziryyo, un ancien chef de la police militaire rwandaise, qui a été également le préfet de Butare (sud du Rwanda) pendant les dernières semaines du génocide. Lui, a écopé de trente ans de prison.

Un rebondissement ?

En réalité, ce feuilleton dure depuis bientôt trois ans. En effet, en accord avec le Mécanisme international, créé par le Conseil de sécurité de l’ONU, le Niger avait accepté d’accueillir huit ressortissants rwandais condamnés pour leur rôle dans le génocide de 1994 ou acquittés par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR). Les personnes visées par ce texte sont de hauts responsables, civils ou militaires, du régime ayant supervisé le génocide contre les Tutsi.

Par le biais d’un arrêté daté du 27 décembre 2021, le ministre nigérien de l’Intérieur et de la Décentralisation, Hamadou Adamou Souley, avait prononcé leur expulsion du territoire national dans les sept jours suivant sa notification aux intéressés.

Odon Bakumba

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