RDC : En juillet, le BCNUDH note une augmentation de 20% de violations et atteintes aux droits humains

Le Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’homme (BCNUDH), a constaté une augmentation des cas de violations au cours du mois de juillet dernier, avec 400 cas de violations par rapport à l’exercice du mois de juin qui a enregistré 333 cas soit une augmentation de 20% dans les zones en proies aux conflits en République démocratique du Congo.

Dans un rapport publié en ce sens, ce mardi 03 septembre, l’organisation onusienne précise que cette augmentation des violations et atteintes aux droits de l’hommes est due à cause de nombreux incidents enregistrés dans le contexte de la violence armée dans les provinces du Nord Kivu et de l’Ituri.

À l’en croire, les membres de groupes armés ont continué de commettre des attaques contre les populations civiles dans les territoires de Beni, Masisi, Lubero, Mambasa et Djugu, entrainant de graves violations et atteintes aux droits de
l’homme.

«Dans les provinces en conflits, le BCNUDH documenté 340 violations et atteintes aux droits de l’homme, ce qui représente une augmentation du 15% par rapport au mois précédent (291). Le nombre de victimes enregistrées a également augmenté de 24% en comparaison avec le mois précédent, notamment dans les provinces du Nord Kivu et du Sud Kivu. Le BCNUDH a documenté 892 victimes au mois de juillet (621 hommes, 129 femmes, 80 victimes de genre et âge inconnus, 40 filles et 29 garçons), ayant fait un total de 262 victimes d’exécutions extrajudiciaires ou sommaires (198 hommes, 47 femmes, huit individus de genre et âge inconnus, six garçons et quatre filles)», a indiqué cette organisation des Nations-Unies.

Dans ce rapport, le BCNUDH note également 60 % atteintes aux droits de l’homme soit une augmentation de 50 % dans les provinces non affectées par le conflit armé, notamment les provinces du Haut -Katanga et de Kinshasa au cours de dernières manifestations publiques, où plusieurs cas ont été documentés grâce aux missions conjointes de monitoring de la détention par le BCNUDH, la Police des Nations Unies et l’Inspection Générale de la Police Nationale Congolaise (IGPNC).

Par ailleurs, le BCNUDH note dans ce document l’augmentation de cas des violences sexuelles liées aux conflits (VSLC) sur des victimes adultes par rapport à juin. Le BCNUDH a enregistré 19 incidents des VSLV avec 35 victimes (toutes des femmes) contre sept victimes pour le mois précédent.

Les groupes armés ont été responsables de 94 % de ces violences sexuelles, avec un total de 33 victimes. Les principaux auteurs des violences sexuelles parmi les groupes armés sont le M23 les factions Nyatura, les FDLR, la CODECO et les ADF. Les agents de l’Etat ont quant à eux commis cinq cas des violences sexuelles liées aux conflits, attribuables tous aux FARDC.

« La province ayant enregistré le plus grand nombre de victimes des violences sexuelles est le Nord-Kivu avec 29 femmes, suivi par l’Ituri avec quatre femmes et le Maniema avec deux femmes», a poursuivi le rapport.

En outre, ces cas des violences n’ont pas épargné les enfants dans le cadre de conflit armé. Au cours du mois de juillet 2024, la Section Protection de l’Enfant (CPS) de la MONUSCO a documenté et vérifié 88 violations graves affectant des enfants, ce qui représente une diminution de 81% par rapport au mois de juin 2024.

« Globalement, 68 violations ont été vérifiées au Nord Kivu et 20 en Ituri. CPS a vérifié six cas de violences sexuelles contre trois filles (deux cas de viol et un cas de viol collectif). Les cas ont été attribués aux M23 (deux) et FARDC (un)», a-t-il précisé.

Somme toute, le BCNUDH a documenté 14 violations et atteintes aux droits de l’homme liées à l’espace démocratique ayant fait 28 victimes, une augmentation par rapport à celles documentées au cours du mois de juin 2024 (trois violations avec trois victimes).

«Les violations et atteintes documentées pendant la période considérée sont des violations du droit à la liberté de la personne, du droit à la liberté d’expression et d’opinion, du droit à l’intégrité physique, du droit à la vie, et droit à la liberté de circulation », a-t-il ajouté.

Silas MUNGINDA

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